Le Fils du Commandant Bouanani

                          Dans cette même année mes soucis me parvinrent de mon enseignante d’arabe car M. Mimouni celui du français était un excellent enseignant et mes premières lettres de français, c’était lui qui me les a apprises. Mon enseignante d’arabe que je ne me rappelle même pas le nom était l’autre fille du Directeur, la première on l’avait connu dans ces fameux bavardages assez particuliers qu’elle s’y adonnait ave cet enseignant désormais de sinistre réputation. Cette jeune fille, qui a bénéficié l’aide de son père directeur pour enseigner dans cette école, ne semblait pas prête pour ce métier ni avoir le minimum de connaissances pour le faire. Et pour combler cette lacune, elle montra une méchanceté gratuite envers les élèves pour constamment les culpabiliser en les faisant comprendre qu’ils ne sont pas fait pour l’école. Un trait particulier chez elle, elle n’aimait pas ceux qui aiment l’école le comble de ironies et surtout s’ils sont pauvres. Et j’en faisais partis de cette catégorie. Ce trait l’a entrainé à faire des injustices inacceptables, quitte à noter selon son humeur ou selon le statut de l’élève dans le société. J’ai tenu le cap avec elle pendant toute l’année, à la fin de celle-ci, elle commit l’erreur qui devait hypothéquer toute la suite de mon cursus scolaire…Les cours étaient déjà finis et on attendait que le cahier de classement qui allait déterminer notre passage à l’année suivante.. On était déjà en vacances officieuses et quand en fin de journée un élève qui était voisin a moi, se planta à la porte de notre maison avec mon cahier de classement envoyé avec lui pour signature par les parents et retour, j’ai été estomaqué par mon rang du classement général qui me classait au 36eme de la classe, si ma mémoire me trahit pas c’était l’avant dernière de la classe. Cette nuit là je n’ais pas dormi du tout, toujours pleurant et m’imaginais un redoublant dans l’année qui allait suivre. Et ce n’est que le lendemain qu’une sœur eut l’idée de revoir les calculs de mes notes pour constater une erreur dans le décompte. Sur ce, elle ramena ce cahier à l’enseignante qui s’aperçut de son erreur et rectifia pour me voir sauter de la 36ème place à la deuxième. Inconcevable ! On ne peut jamais imaginer quel réconfort et joie produisit en moi ce soulagement d’une situation probable que je voyais son état catastrophique qui dépasse tout entendement pour mon jeune âge d’enfant. Et j’ai oublié tout grief senti envers cette enseignante pour lui retenir que la gratitude d’avoir reconnu son erreur et la corriger. Et jusqu’à aujourd’hui je ne sais pas si cette erreur était prémédité ou d’inattention, parce que je ne vais pas conclure le chapitre de cette enseignante sans rendre compte de cet incident qui se produisit pendant cette année qui devait être à l’origine de cette erreur si jamais elle étai préméditée. Effectivement c’était lors d’une querelle avec un élève de ma classe qui devait être le fis d’un Commandant de la révolution, dont la mère disait on, était allemande, et cela devrait être vrai car non seulement sa morphologie donnait cette impression mais aussi sa taille qui faisait presque une fois et demi la mienne bien que moi j’était de constitution chétive. Cette querelle m’entraina à lui donner un coup en lui jetant une pierre qui l’a fait saigner de son tibia. En rentrant à l’école, sans qu’il en plaint à qui que ce soit, une des maitresses de l’école qui devaient connaitre le fils de qui, constatant ce saignement elle s’enquérait et viendra me sermonner et entamer une punition et en faire toute une histoire dans l’école pour finir à aller à ma propre maitresse pour qu’elle m’inflige à son tour une punition. Cette enseignante qui s’en est trouvée offusquée non pas de ce coup que j’ai assené à cet enfant qui était anodin et courant entre élèves et qui n’arrivent jamais être rapporté jusqu’aux enseignants surtout si cela se passa en dehors de l’école ce qui était le cas. Cet élève lui-même paraissait gêné par cette réaction démesurée de cet enseignante zélée qui dont l’offuscation était surtout au statut de l’enfant de fils de dignitaire, que j’ai osé l’ignorer se comportant de la sorte. L’ameutèrent dura toute la journée d’école ce qui m’exaspéra et instruit par l’expérience de l’année dernière par cet enseignant voleur sans vergogne qui m’a ôté tout écran de respect exagéré envers des enseignants que je voyais auparavant parfait et exemplaire, alors j’ai refusé carrément l’intervention de cette maitresse qui n’était pas la mienne, et du coup j’avais compris qu’elle le faisait non pas par instinct d’éducatrice mais par instinct, de sujet social qui réagit afin de rétablir un ordre que j’ai enfreint à ses yeux, cela m’inspira que du mépris et ma réaction à cette enseignante était effronté et rebelle qui redoubla son acharnement à ne pas s’arrêter là avec moi en montant de plus belle ma propre maitresse qui avait déjà une dent contre moi pour ses propres raisons car l’élève du commandant ne lui disait rien, elle qui était fille du Directeur de l’école qui est le Maitre incontesté de toute l’école. Alerté par cette situation j’ai pensé qu’il fallait réagir et sur ce, j’ai rapporté l’incident et tout ce qui s’ensuivi à ma mère qui à son tour prit son Haik le lendemain pour m’accompagner à l’école et tenir quelques mots et pour ma maitresse surtout et à l’autre zélée. Il s’en suivit des querelles qui on frisé carrément la bagarre entre femmes, ma mère d’un coté et les autres désormais femmes et non plus maitresses de vue leur langages tenus. Cette scène je l’ai vécue à cœur joie car ma mère disait des choses qui me plaisaient dans le genre en s’adressant à ma maitresse, que si elle enseignait dans cette école ce n’est grâce à son père directeur autrement elle aurait été utile à faire de la lessive dans une des administration et à l’autre qu’elle tenait son comportement de sa mère qui la connaissant, elle est habituée à lécher les bottes, ce qu’elle a appris d’elle, lui disait-elle autrement les deux élèves ne sont pas dans sa classes et les choses entre ces deux enfants se sont passées en dehors de l’école ce qui relève de leurs parents, qu’est ce qu’il l’a poussé à fourrer son nez dans cette affaire sinon un zèle de courtisane et de frotte-manche. Et beaucoup choses du genre.
Je dis alors, si chose préméditée, elle aurait du avoir son origine dans ces scènes qui étaient dures à vivre pour les deux maitresses car j’ai fait table rase de pas mal de propos désobligeants que ma mère s’est en donné à volonté à les proférer aux visages de ces jeunes filles. N’oublions pas que je suis le benjamin de ma mère et m’a vu tout affligé par cette histoire qui a ameuté toute l’école et elle aller presque faire le tour de toute la ville, orchestrée la veille par cette maitresse. Le commandant Bounani puisque de lui, il s’agi était quelqu’un d’important dans la ville voire dans tout le pays.
Cette maitresse a connu un grand drame par la suite. La pauvre a du voir quelques années plus tard son mari se suicider dans leur propre chambre à coucher pour je ne sais quelle raison. Bien sur j’en éprouve que tristesse en pareilles circonstance et compassion car cette jeune fille a eu un comportement qui ne sortait pas du cadre général de la société et je ne vois pas là une exception pur la condamner pour autant…C’était les péripéties de que de ce jeune écolier qui devait vivre à sa façon à cette période de sa vie. Et il n’en a vu d’innombrables situations similaires. 
Instruit de ces deux dernières années d’écoles, non seulement au plan apprentissage puisque j’avais dépassé le stade abécédaires en écriture et lecture en arabe et en français, de sorte je commençais à lire des livres ailleurs qu’à l’école qui étaient destinés pour enfants surtout ébranlé par l’impact négatif sur ma vie par des enseignants qui n’ont été le moins que l’on puisse dire pas à la hauteur de cette mission noble que devrait les apporter à eux d’abord toutes les marques de considération et gratitude, ils se sont égarés par leur comportement à dévier l’innocence des enfants qu’ils devraient garder intact. Même si mon innocence à moi demeura quelque part en veilleuse car ils y avaient quand même des enseignants qui étaient corrects et éducateurs, il en reste la naïveté que teintait cette innocence commençait à disparaitre bien que pas tout à fait.. Plus tard mon enseignant de français ou ce qu’il devrait être, le fameux voleur, a vite fait quitter définitivement l’enseignement pour s’adonner à une activité commerciale en s’achetant des bus de transport , quant à l’enseignante fille du directeur, a quitté la ville aves toute sa famille pour une autre ville d’où ils étaient originaire. 
G., avait une voiture, et je racontais que je lui ai cassé son pare-brise par vengeance de ces incidents qui me marquèrent surtout celui de la gifle mais en réalité c’était faux ce n’était qu’une fanfaronnade d’un enfant qui a senti son amour propre égratigné par cette gifle injustifiée et extrêmement injuste. 
Plus tard en grandissant, G et après l’avoir complètement oublié, il resurgit soudainement pour alimenter nos histoires de jeunes amis, par des nouvelles qui relèvent du chapitre des écrits à caractère exclusivement adulte.

 

 

×