Une aberration
- Par hkhelifa
- Le 25/09/2015
Des enfants d’à peine 12-13 ans qui sont retenus dans leurs classes pendant 44 heure par semaine. 44 heures sans relâche ni répit, à l’affilée dans un climat intense où non seulement le cycle est nouveau après avoir été habitué à deux enseignants par jour et pendant toute l’année, on se retrouve brusquement avec plus de 11 matières et 10 professeurs. Qu’est que je retiens de cette pléiade de professeurs, du néant car je n’étais guère préoccupé des manies ou gesticulations de tel ou tel prof. La seule envie qui était la plus vivace dès que on rejoint le lycée était de languir sur celle le quitter. La seule heure creuse due à une absence d’un prof ou un autre évènement était capable de nous procurer une joie de répit. Et de ces heures qui nous donnaient un relatif réconfort étaient celles des séances de sport. C’est pour cette raison que je retiens une bonne mémoire et bon souvenirs avec tous nos profs de sport.. A commencer par Sadok Henni un homme très dynamique, boxeur il venait d’être sacré champion d’Oranie ou National. Ensuite il y avait Ladj Hamid un personnage hors pair avec son sens de l’humour très aigu. Il nous appelait les ‘‘Kouata’’ des boites de conserves ou quelque chose du genre, ensuite Tahi, qui lui ; nous appelait d’un nom carrément vulgaire des ‘’Kakas’’ et enfin Boumadani, dit Mamouche qui était un footballeur du Mouloudia de la ville. Quant au reste des profs, leur nombre ne nous permettaient guère d’apprécier l’un ou l’autre à sa valeur. Un mot sur Kasair, Kihel qui est mort et qui était marqué par son tempérament bon vivant et qui était très gentil avec les élèves. Par contre d’autres, était vraiment des hommes très constipés, triste et maussade de nature comme Khalfallah qui nous enseignait les maths. Un bonhomme lugubre on dirait qu’enseigner pour lui était une punition. C’est tout ce que je retiens de plus de 45 professeurs en quatre années. On n’avait vraiment pas le temps de vivre autre chose constamment pris par les cours et séances d’atelier marathon. Et vint l’examen du BEMT qui était facultatif, sans aucune valeur. Aucun de nous n’a réussis à l’avoir et cela m’a énormément affecté. On ne l’a pas eu en raison de la note éliminatoire dans l’épreuve de Maths. Le prof de maths que nous avions en cette année de 4eme année était un jeune Terminaliste, qui n’arrivait pas, jeune comme il était, à maitriser la classe malgré les appels incessant de Mamouche notre prof de sport à son secours, pour qu’il vienne lui faire de l’ordre dans la classe. Il avait surtout des problèmes dans la classe avec des élèves qui étaient presque de son âge, et a dû commettre l’erreur monumentale que ne devrait pas faire un prof, il a dû dès le début se familiariser avec eux ce qui lui a compliqué les choses par la suite. Et puis ces élèves étaient plus intéressés par le niveau de 4 eme année pour aller travailler. Ils n’avaient pas l’intention de poursuivre leurs études. Finalement on est passé à la première année secondaire. Et toutes ces années dans l’enseignement technique n’étaient qu’une mascarade sans plus. C’étaient des années à oublier. Certes j’en ai appris des choses qui m’ont permis de me débrouiller en matière de travaux de bricolage dans ma maison comme installer ou désinstaller une prise de courant ou interrupteur, réparer un panne électrique, raboter une porte et autre choses du genre mais pas plus.
Un mot sur ce vieux Smail, un monsieur qui nous apprenait à manier une perceuse, taraudeuse et autre machine de mécanique dans l’atelier, il le faisait dans des séances de 16-18 et l’odeur des lubrifiant et graisse a été toujours collé à moi avec ce creux insupportable dans l’estomac jusqu’à la crampe de la faim. Si Smail qu’on disait de lui qu’il était le père du footballeur Hadefi du MCO et je ne sais toujours pas si c’est vrai, était un homme affable et tendre, il n’hésitait pas à nous voler du chocolat de la cuisine pour nous faire supporter cette faim de fin de journée. Parfois on volait les carottes et salades plantées par les élèves des classes agricoles.
Mais c’est lui aussi qui nous faisait travailler à la pelle et pioche pour faire des trous et monter la clôture qui séparait la maison du directeur du Lycée. Et cela n’avait aucun rapport avec les études.